Le costume folkorique
LE COSTUME TRADITIONNEL FOLKLORIQUE EN SAVOIE ET HAUTE-SAVOIE
La Savoie constitue, avec l’Alsace et la Bretagne, un des départements les plus riches en matière de costume régional. Elle dispose en effet d’une vingtaine de costumes dont les particularités varient d’un village à l’autre. Même s’ils font partie intégrante du patrimoine culturel, ces costumes ne sont presque plus portés que durant les périodes de fêtes ou lors de manifestations folkloriques. La Savoie du nord a conservé plus longtemps que celle du sud ses costumes régionaux : les jeunes femmes quittaient leurs villages assez jeunes pour travailler et gagner de l’argent dans les régions ou des grandes villes voisines, adoptant les vêtements de la ville mais en conservant leur châles, jupons et tabliers.
Le costume de l’homme est sobre : il se compose d’un gilet porté sur une chemise de toile ample en lin ou en chanvre avec un col pointu, des manches longues et des poignets boutonnés. Le panté de la chemise (le pan le plus long) se ramène vers l’avant, à la manière d’une liquette, évitant le port du caleçon et le contact rude de l’étoffe des pantalons. Ce dernier, à pont, est en gros draps noir ou brun, ou en futaine marron, avec une large taille, des grandes poches en dehors, des bretelles en plus de la large ceinture de flanelle grise ou beige avec laquelle il se sangle les reins et le ventre. L’homme porte un bonnet de laine sous un chapeau à larges bords en hiver avec des souliers à semelle de bois.
Les enfants portaient le béguin (bonnet en piqué blanc pour enfants). Celui des garçons est coupé en 6 pièces avec plus de garniture que celui des filles, coupé en trois morceaux.
Les vêtements de dessous sont les mêmes pour tous : chemise à col, grosses chaussettes bas blanches tricotées et la nuit un bonnet pointu bleu et rouge.
Le costume savoyard de la femme est constitué d’une robe très ample descendante jusqu’aux chevilles, de couleur unie, et composée de trois pièces qui forment un arrondi. La robe est composée de deux parties : la jupe et le corselet (appelé couar). Ce dernier est un petit gilet en chanvre, sans manche, recouvert de drap noir puis de rubans de soie dont la couleur est assortie au reste du costume.
A Sixt, la jupe longue est composée d’une succession de petits plis serrés les uns contre les autres. L’ourlet peut mesurer plus de 3 mètres. Une balayeuse est cousue sur l’ourlet pour retenir la poussière, évitant ainsi que la robe ne se salisse trop rapidement. Le tissu utilisé est de la toile tissée pour la robe de semaine, et de tissu moiré de couleur noire pour les jours de fêtes.
A Fontcouverte, les jupes ont une bande bleue d’étoffe cousue au-dessus du milieu. Un châle, censé apporter de la couleur, complète l’ensemble et couvre les épaules. Un tablier assorti au châle recouvre une partie des hanches. Une coiffe brodée en dentelle mais différente en fonction du village couvre la tête. Le corset est formé d’un corselet retenu sur la poitrine par des chaînettes de métal brillant.
A Albiez , les jupes ont peu de plis, elles sont tenues par une ceinture très étroite à deux replis et ont également une bande bleue en-dessous des fesses.
A Annecy, la longue robe est en lainage façonné à fins motifs géométriques ou floraux de teinte rouge, bleu, bordeaux, violet ou noir. La jupe fait à peu près 3 mètres de diamètre, elle est plate devant, avec des plis couchés sur les cotés, le corsage est doublé par une solide étoffe de coton afin d’assurer le tomber lourd de la jupe.
A Chamonix, la robe est de couleur sombre, longue et très ample. Elle est confectionné dans un broché de soie. La jupe et le corsage sont assemblés uniquement au niveau du dos. Le devant du corsage est arrondi et retombe sur le tablier. Une fine dentelle orne le tour de cou et l’extrémité des manches.
Au Val d’Arly, la robe est aussi très longue, bordée en bas d’une forte tresse achevée par un faux ourlet d’une trentaine de centimètres. Les tissus sont souvent de couleurs variées, noir, bleu ou vert cru. La jupe est très ample, droite devant et très froncée derrière. Le corsage est très cintré à la taille, boutonné devant, avec des découpes dans le dos et se termine en haut par un petit col droit d’où dépasse une petite dentelle blanche.
En Maurienne, dans la vallée des Arves ou encore des Villard, la ceinture de la robe est constituée de draps bleus ou noirs, cousus sur une bande de carton. Les paillettes, les rubans et les perles sont ensuite rajoutés par-dessus.
En Haute-Tarentaise, la jupe fait trois mètres cinquante de circonférence et a environ quatre-vingt cinq plis sur l’arrière de la ceinture. Les manches sont longues et resserrées aux poignets. Le bas de la robe est garni de velours ou de dentelle. Les plus anciennes robes sont de couleurs (marron, bleu, vert) obtenues par la teinture naturelle (plantes).