Le costume folkorique

Publié le par Ateliers Christine Falieu

LE COSTUME TRADITIONNEL FOLKLORIQUE EN SAVOIE ET HAUTE-SAVOIE

 

 

 

La  Savoie  constitue,  avec  l’Alsace  et  la  Bretagne,  un  des  départements  les  plus riches  en  matière  de  costume  régional.  Elle  dispose  en  effet  d’une  vingtaine  de costumes  dont  les  particularités  varient  d’un  village  à  l’autre. Même s’ils font partie intégrante du patrimoine culturel,  ces  costumes  ne  sont  presque  plus  portés  que  durant les  périodes  de  fêtes  ou  lors de  manifestations  folkloriques.  La Savoie  du  nord  a  conservé  plus  longtemps  que  celle  du  sud  ses  costumes  régionaux : les jeunes femmes quittaient leurs villages assez jeunes pour travailler et  gagner  de  l’argent  dans  les régions ou des grandes villes voisines, adoptant  les  vêtements  de  la ville mais en conservant leur châles, jupons et tabliers. 

 

Le costume de l’homme est sobre : il se compose d’un gilet porté sur une chemise de toile ample en lin ou en chanvre avec un col pointu, des manches longues et des poignets  boutonnés. Le panté de la chemise (le pan le plus long) se ramène vers l’avant, à la manière d’une liquette, évitant le port du caleçon et le contact rude de l’étoffe des pantalons. Ce dernier, à pont,  est  en  gros  draps  noir  ou  brun,  ou  en  futaine  marron,  avec  une large taille, des grandes poches en dehors, des bretelles en plus de la large ceinture de flanelle grise ou beige avec laquelle il se sangle les reins et le ventre. L’homme  porte  un  bonnet  de laine  sous  un  chapeau  à  larges bords en hiver avec des souliers à semelle de bois. 

 

Les  enfants  portaient  le  béguin  (bonnet  en  piqué  blanc  pour  enfants).  Celui  des  garçons est coupé en 6 pièces avec plus de garniture que celui des filles, coupé en trois morceaux. 

 

Les vêtements  de  dessous  sont  les  mêmes  pour  tous  : chemise  à col, grosses chaussettes bas blanches tricotées et la nuit un bonnet pointu bleu et rouge.

 

Le costume savoyard de la femme est constitué d’une robe très ample descendante jusqu’aux  chevilles, de couleur unie, et composée de trois pièces qui forment un arrondi. La robe est composée de deux parties : la jupe et le corselet (appelé couar). Ce dernier est un petit gilet en chanvre, sans manche, recouvert de drap noir puis de rubans de soie dont la couleur est assortie au reste du costume.

 

A Sixt, la  jupe longue est composée d’une succession de petits plis serrés les uns contre les autres. L’ourlet peut mesurer plus de 3 mètres. Une balayeuse est cousue sur  l’ourlet  pour  retenir  la  poussière,  évitant  ainsi  que  la  robe  ne  se  salisse  trop rapidement. Le tissu utilisé est de la toile tissée pour la robe de semaine, et de tissu moiré de couleur noire pour les jours de fêtes.

 

A Fontcouverte, les jupes ont une bande bleue d’étoffe cousue au-dessus du milieu.  Un  châle,  censé  apporter  de  la  couleur,  complète l’ensemble  et  couvre  les épaules. Un  tablier  assorti  au  châle  recouvre  une  partie  des  hanches. Une coiffe brodée en dentelle mais différente en fonction du village couvre la tête. Le corset  est  formé  d’un  corselet  retenu  sur  la  poitrine  par  des  chaînettes  de  métal brillant.

 

A  Albiez ,  les  jupes  ont  peu  de  plis,  elles  sont  tenues  par  une  ceinture  très étroite à deux replis et ont également une bande bleue en-dessous des fesses. 

 

A  Annecy,  la  longue  robe  est  en  lainage  façonné  à  fins  motifs  géométriques  ou floraux  de  teinte  rouge,  bleu,  bordeaux,  violet  ou  noir.  La  jupe  fait  à  peu  près  3 mètres  de  diamètre,  elle  est  plate  devant,  avec  des  plis  couchés  sur  les  cotés,  le corsage est doublé par une solide étoffe de coton afin d’assurer le tomber lourd de la jupe.

 

A  Chamonix,  la  robe  est  de  couleur  sombre,  longue  et  très  ample.  Elle  est confectionné  dans  un  broché  de  soie.  La  jupe  et  le  corsage  sont  assemblés uniquement  au  niveau  du  dos.  Le  devant  du  corsage  est  arrondi  et  retombe  sur  le tablier. Une fine dentelle orne le tour de cou et l’extrémité des manches. 

 

Au  Val  d’Arly, la  robe  est  aussi  très  longue,  bordée  en  bas  d’une  forte  tresse achevée  par  un  faux  ourlet  d’une  trentaine  de  centimètres.  Les  tissus  sont souvent de couleurs variées, noir, bleu ou vert cru. La jupe est très ample, droite devant  et  très  froncée  derrière.  Le  corsage  est très  cintré  à  la  taille,  boutonné devant,  avec  des  découpes  dans  le    dos et se  termine  en  haut  par  un  petit  col droit d’où dépasse une petite dentelle blanche.

 

En  Maurienne,  dans  la  vallée  des  Arves  ou  encore  des  Villard,  la  ceinture  de  la robe  est  constituée  de  draps  bleus  ou  noirs,  cousus  sur  une  bande  de  carton.  Les paillettes, les rubans et les perles sont ensuite rajoutés par-dessus.

 

En  Haute-Tarentaise,  la  jupe  fait  trois  mètres  cinquante  de  circonférence  et  a environ  quatre-vingt  cinq  plis  sur  l’arrière  de  la  ceinture.  Les  manches  sont longues  et  resserrées  aux  poignets.  Le  bas  de  la  robe  est  garni  de  velours  ou  de dentelle.  Les  plus  anciennes  robes  sont  de  couleurs  (marron,  bleu,  vert)  obtenues par la teinture naturelle (plantes).

 

En général, toutes les jupes pesaient aux alentours de 7 livres.  En  Savoie le  costume  est  avant  tout  un signe de reconnaissance sociale. Il diffère selon qu’il est porté les jours de la semaine  ou  les  jours  de  fête,  les  jours  de cérémonie,  les  jours  de  deuil  ou  encore les jours de mariage. Ainsi,  en  Tarentaise,  la  tradition  veut  que  le  nombre  de  galons  de  velours appliqués  sur  la  jupe  soit  le  signe  de  la  valeur  de  la  dot  de  la  jeune  mariée,  soit l’équivalent de mille francs par rang. De plus, la couleur de la robe et du costume varie s’il s’agit d’une période de deuil. A Valloire, il est rose ou rouge, à Arves, il est bleu ou gris et noir le dimanche. Le  jour  du  mariage  par  contre,  à  Sixt,  la  robe  est  noire  avec  de  la  dentelle  au poignet. La femme garde les mêmes robes tout au long de sa grossesse, puisqu’elle peut défaire à sa guise les pinces pour obtenir l’aisance voulue.  Le jour de la noce, la mariée porte un large ruban (le fien) qui entoure sa taille et dont  les  deux  bouts  tombent  à  terre.  Ce  ruban  symbolise  le  lien  entre  les  deux époux et le marié en coupe un morceau pour lier le bouquet qu’il porte au revers de sa veste
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